Entre instabilité printanière d'évolution diurne, et ciel de traîne, les orages d'air froid qui se seront développés au cours de cette journée se seront montrés particulièrement actifs, avec au programme des chutes de foudre puissantes, au moins un tuba, et une régénération de l'instabilité en soirée permettant aux orages d'adopter un comportement stationnaire, ce qui est rare dans ce contexte.
La journée débutera dans un contexte d'accalmie par rapport à la perturbation active de la nuit.
Ciel limpide vers 11h30.
Vers 14h30, les tous premiers signes d'instabilités se dessinent (bourgeonnements).
Premier cumulonimbus vers 15h :
Vers 16h, un orage se déclenche juste au Sud de la Seine. Je décide de me positionner à l'aire du au Pont de Normandie pour l'observer.
L'orage est monocellulaire mais évolue lentement vers moi et le pont de Normandie. Au même moment sur la ville du Havre, le ciel est dégagé.
Vers le Sud et la Seine, où le ciel est très menaçant, au moins un tuba se développe avec une légère rotation. Au même moment, les grondements sont assez puissants.
Quelques minutes plus tard, de grosses gouttes commencent à tomber, et soudain la foudre tombe de l'autre côté de la Seine ainsi que derrière moi, de l'autre côté du pont. Le tonnerre est explosif. Incroyable sensation.
L'activité électrique augmente avec autant d'intras que d'impacts au sol. Très peu de pluie sous cet orage.
Les conditions de prise de vue sont difficiles en raison du contre-jour sous la base de l'orage et du peu de précipitation.
Vers 17h30, je suis obligé de revenir en ville ayant rdv au Havre.
Je n'aurai pas pensé, près une telle activité orageuse (qui persiste en mon absence sur la Seine) que de nouveaux orages se déclencheraient en soirée, au couché du soleil, dans une ambiance rafraichie.
Après que l'orage ait été plongé dans l'ombre en raison d'une cellule passant devant le soleil couchant, celui-ci est de retour éclairant l'orage en fin de vie, qui génèrera quelques dernières décharges électriques intra-nuageuses.
Une accalmie se dessine jusqu'à la tombée de la nuit. Et alors que les orages ne devaient pas persister au delà du coucher du soleil ... surprise !
Une grappe multicellulaire de petite taille a réussi à se développer de l'autre côté de la Seine avec des éclairs puissants et bien visibles.
Malgré la distance, on observe bien les différents étages de nuages et des cumulonimbus qui composent ce système orageux très actif pour les niveaux d'instabilités limités envisagés par les modèles.
La foudre est multiple, ramifiée et puissante, ce qui est surprenant dans ce contexte. D'autres impacts se produisent en mer et plus à l'Est (hors cadre).
Voici certains des impacts observés plus vers la Manche. On peut ci-dessous apercevoir l'Église Saint-Joseph et la tour de l'Hôtel de ville du Havre.
Là aussi par moment, la foudre s'acharne en arrière-plan, garantissant un spectacle aussi inespéré que magnifique.
L'orage finit par se combler, avec des éclairs se noyant dans les précipitations qui un peu plus tard finiront par atteindre Le Havre, avec quelques flashs et coups de tonnerre sans sévérité.
Avant cela, l'une des cellules constituant le système multicellulaire en fin de vie produira encore quelques impacts légèrement ramifiés vers l'Est (Pont de Normandie noyé dans les précipitations) venant clore une belle soirée kéraunique inattendue.